Visma, c'est quoi le soucis ?

Présents dans les échappées, abandonnant leur leader sur l'étape de Carcassonne lorsque celui-ci était à une minute de Pogacar, l'équipe Visma semble totalement résignée. Ils n'ont pas complètement abandonné Vingegaard mais ont compris qu'il ne gagnerait pas et jouent donc les étapes. Explication de ce déclassement

En 2022, l'équipe Jumbo Visma terrorisait le peloton, il n'en est plus rien aujourd'hui

Elle semble très loin, l'ère où les Visma gagnaient de février à septembre. Ils n'avaient d'ailleurs pas le même nom puisque c'était sous l'appellation "Jumbo" que l'équipe hollandaise avait notamment, en 2023, remporté les 3 Grands Tours. Aujourd'hui, l'époque n'est plus la même, la deuxième équipe mondiale vit, comme les autres, sous la domination des UAE, et comme les autres, ils veulent gratter leur part du banquet.

Des choix tactiques discutables

Leur Tour de France ressemble un peu à rien. Ils prennent les échappées sur les étapes accidentées, tentent des coups de bordures alors que Pogacar est dans leur roue... on doit admettre qu'on ne comprend pas tout. De plus, lorsqu'ils ont les cartes en main, comme à Vire où ils pouvaient forcer Pogacar à garder son maillot, ils se manquent (Van der Poel avait pris le maillot pour 1"). On notera surtout ce moment, durant l'étape de Carcassonne où Jonas Vingegaard était piégé et n'avait été aidé que par quelques équipiers tandis que Campenaerts, Van Aert et Jorgenson tentaient de sortir à l'avant et contribuaient au maintient d'une allure rapide.

Des leaders qui ne sont plus au premier plan

Une explication que l'on peut donner à cette absence d'unité autour de leurs leaders est que ceux-ci, n'inspirent plus la même crainte qu'il y a deux/ trois ans. A l'époque, Vingegaard était dans la peau du Pogacar actuel, c'est lui qui décidait du sort des étapes de montagne et son équipe, face à l'enjeux, restait auprès de lui. Maintenant qu'il est battu par son rival, ses hommes se retrouvent souvent à l'avant (Yates au Mont-Dore, Campenaerts hier), et même si on nous dit qu'il s'agit d'une tactique pour prévoir un mouvement de loin comme sur le Giro, il n'en est pour le moment rien, les Visma sont surtout à la recherche d'étapes. 

Ce déclassement n'a pas eu lieu que du coté du Danois, regardez Wout Van Aert, il y a quelques années, sur les parcours accidentés, c'est lui qui avait souvent entre ses mains le résultat et la manière dont l'étape allait se dérouler. Désormais, le déclassement terrible du Belge en fait un homme relativement craint par son nom mais plus l'épouvantail d'antan. 

UAE leur est passé devant

Concrètement, pour résumer leur situation difficile, on peut dire qu'UAE leur est passé devant. Pogacar est le patron, en montagne et sur les étapes trop dures pour Van Der Poel. Il n'a plus d'équivalent nulle part. Il est désormais celui qui décide de tout, s'il veut qu'une échappée gagne, soit, mais il faut que ce soit pour un équipier (comme Wellens hier), ou un coureur qui n'est pas chez Visma (Arensman à Superbagnères). 

La troisième semaine du Tour commence demain avec le Ventoux, qui reste un bon souvenir pour les Hollandais (victoire de Van Aert à Malaucène en 2021). Ils restent l'équipe qui a gagné le plus de points UCI sur cette édition mais cela ne doit pas leur suffire. Pour le moment, ils n'ont gagné qu'une fois, et le fameux mouvement de course lancé de loin n'a pas encore eu lieu. Le terrain s'y prêtera, il faudra tenter s'ils ne veulent pas continuer d'entacher leur réputation.